Le paysage, c’est là où le ciel et la terre se touchent,

Galerie du Dourven et la Tannerie, curateur Erwan Le Bourdonnec, 2022

MARIE CÉCILE APTEL
GUILLAUME CASTEL
GILLES CLÉMENT
ROLAND COGNET
DOMINIQUE DE BEIR
AMÉLIE DE BEAUFFORT
MARCEL DINAHET
GUILLAUME LINARD-OSORIO
EVARISTE RICHER
IWAN WARNET

Pour sa dixième saison, c’est avec un grand plaisir que l’équipe de La Tannerie propose un commissariat d’exposition à la Galerie du Dourven, suite à l’invitation faite par Maïwenn Furic et Elsa Briand.

Le nouveau projet de la galerie est axé sur le(s) paysage(s), et les différentes notions que ce terme générique convoque. A l’heure des enjeux écologiques, scientifiques, climatiques, territoriaux, à l’heure où tous les territoires semblent « habités », il nous a semblé fondamental de présenter une exposition collective, plurielle.

Sensible et conceptuelle, l’accrochage propose aux publics d’explorer ce thème, à travers les œuvres de dix artistes contemporains. L’exposition interroge ce qu’est le paysage, ce qui fait paysage pour les artistes. Est-ce encore un genre ou plutôt un champ qui accueille de nouvelles définitions ? Quels enjeux contemporains remontent dans les œuvres présentées ? Où se place l’artiste dans sa pratique ? Quelle est la place de l’observateur dans ces paysages ?

Eté 2011, Didier Lamandé, ancien directeur de la Galerie du Dourven, généreux et bienveillant, avait accueilli notre équipe pour quelques conseils avisés. Nous étions en pleine réflexion sur la définition de notre projet de lieu d’art, sa singularité. Au-delà du symbole, c’est un honneur pour nous de revenir, dix ans après, dans cette galerie emblématique dédié aux arts visuels, réouverte grâce à la mobilisation du public et à la volonté de LTC.

Pour cette exposition de printemps, Erwan Le Bourdonnec a rassemblé et partage les œuvres de dix artistes contemporains, qui interrogent notre rapport au paysage, à sa perception et à sa construction mentale. Chacune est autonome, mais l’ensemble éclaire notre monde, sa représentation et sa compréhension.

Le titre de l’exposition est une formule paradoxale, étirée. Elle est empruntée au livre éponyme du paysagiste Michel Corajoud. En effet, le paysage est souvent compris comme une étendue, un espace embrassé visuellement et dans lequel l’observateur est immergé. Le paysage est constitué par un assemblage d’éléments mouvants et hétérogènes (bois, mer, roches, chemins, écrans, vivants, ciels, montagnes, bordures, horizon, rivières, architectures, lumières…) et c’est dans notre pensée que se fixe une image complexe, la forme du paysage physiquement et culturellement construite. La notion d’endroit indique plutôt un point précis sur une carte, une géolocalisation. La notion de paysage est aussi intimement liée à une géographie singulière, loin de toute généralité. Les œuvres présentées ont cela en commun, ces notions de point de contact, de zone de frottement, de surfaces déchanges possibles, de milieux précis.

Entre le proche (le sol sous nos pas, le sable dans la paume de notre main, le vent sur notre visage…) et le lointain (l’horizon comme limite), les paysages de nos artistes procèdent par aditions et soustractions, par déplacements et redéfinitions. Sur la pointe du Dourven, il est aussi question de cela, c’est précisément un endroit où les éléments se touchent. Site remarquable et puissant, les éléments naturels rivalisent avec les œuvres qui y sont présentées. Au Dourven, il faut se mettre au diapason, pour que résonnent les œuvres, là où le ciel et la terre se touchent.

Erwan Le Bourdonnec

https://www.latannerie.org/expositions/le-paysage/

https://www.lannion-tregor.com/uploads/docs/Invitation-paysage-printemps-site_LTC.png


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