Art-Topologie-Psychanalyse

Le projet Art Topologie Psychanalyse est porté par Lucien Massaert et moi-même.  Nous faisons équipe avec des plasticiens des psychanalystes et des mathématiciens. Font parties de l’équipe, Sylvie Pic qui est une artiste et René Lew qui est psychanalyste.

Il s’agit une recherche dans le champ de l’esthétique sur les relations non métaphoriques entre les domaines des arts plastiques, de la théorie psychanalytique et de la topologie mathématique ( on peut penser aux théories des nœuds, celle des surfaces unilatères et des catastrophes)

Le topologique est pour nous tous (comme sujet humain) paradoxal, un paradoxe qui maintient une tension entre le local et le global.  Ce paradoxe il résiste, il n’est pas réductible.

Les objets  topologique en tant que tel (sauf la bande de möbius) ne sont pas représentables dans notre espace conventionnel. C’est à dire : on peut les représenter, comme des objets, mais ils sont alors pris dans notre espace tridimensionnel euclidien – habituel, et ils n’ont plus à proprement parler leurs qualités topologiques.

On peut aussi les écrire mathématiquement, ils deviennent des objets de langage. Et pourtant ils ne se réduisent pas à ce registre symbolique. Un réel surgit aussi de cette écriture. Ce jeu de signes formels comme le dit René Lavendhomme, constitue un réel mathématique (qui n’appartient pas au monde usuel), il prend lieu et place. La mathématique se produit dans une temporalité, elle se vit.

La topologie qui nous intéresse ici, a peu à faire avec la démonstration. Quand je vous disais que ce qui nous intéresse, ce sont des relations non métaphoriques, cela veut dire que la topologie permet de tenter de saisir le réel. Et face au réel il y a le sujet. Quelle est l’implication pour le sujet de travailler, par exemple, sur la bande (et non pas la représenter)

La question principale de notre recherche demeure : quelles sont les conséquences lorsqu’on déplace les gestes de créations hors de notre espace euclidien conventionnel. Il y va de la suppression du support projectif et du passage des préoccupations liées à l’image aux processus de manipulations unilatères. La peinture devient objet topologique.

Pour donner un exemple de ce déplacement, au quatrocento, chez Ucello, on peut repérer un indice du registre du réel dans le mazzochio ( c’est un objet qui apparaît de façon répétée et étrange dans sa peinture, dont la définition de sa  fonction semble étrange, vacillante,  elle échappe, manque.  Que se passe -t-il quand la peinture , plutôt que de représenter un indice du réel, vient à s’y réduire, se présenter comme tel.

Fondamentalement, à l’instar de Lacan, qui situe le sujet de l’inconscient dans la coupure même de la bande de Mobius (où c’est d’avoir coupé la bande qui permet de dire voici le sujet),  l’acte d’énonciation est du même ordre, il divise le sujet en deux  en le représentant et de ce fait en le faisant disparaître.

Ce qui nous intéresse est d’être immanent à la surface, de se laisser prendre par la topologie et d’y être pris.

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